Vaste question que celle-ci avec sûrement pas de réponses toute faites.Quand on parle d’aide, on pense tout de suite à aide d’urgence. Or, si celle-ci est indispensable notamment lors de cataclysmes divers, elle ne permet pas régler le problème de fond de la faim et de la misère. D’où, la prise de conscience, même chez les associations urgentistes de prolonger l’action par « une aide au développement ». Ainsi, « Médecins du Monde » par exemple a compris
que la situation sanitaire redevenait préoccupante dès leur départ…et a envoyé des infirmières et logisticiens sur des missions plus longues. Pourtant là encore celà ne suffisait pas.
D’où la riche idée « d’apprendre à pêcher », autrement dit de former des soignants locaux pour inscrire l’action dans la durée.

Ainsi, la démarche d' »aide au développement » a fait son chemin, et ils sont aujourd’hui nombreux les organismes humanitaires à aider les gens à s’en sortir durablement en encourageant des associations locales de là-bas à s’organiser autour de « projets intégrés » incluant acquisition de terres, agriculture,
éducation des enfants, formation à un emploi et protection sanitaire et à être ainsi les acteurs de leur propre développement.

Dans nos pays aisés, notre rôle consiste à les aider à se regrouper en associations ou coopératives, à leur fournir une logistique et des fonds. D’où la constante obligation d’informer et de collecter de l’argent içi chez nous pour leur permettre de réaliser LEURS projets dans une démarche respectueuse de partenariat.

Nous pouvons aussi aider nos partenaires à stocker et à vendre chez eux leurs productions. Encore faut-il que celles-ci correspondent à leurs besoins alimentaires. Or, de plus en plus, les humanitaires constatent que dans les pays en voie de développement, nombreuses sont les firmes qui profitant de leur misère leur rachètent leur petit lopin de terre pour une bouchée de pain-s’ils ne les chassent pas- les condamnant à une misère durable. Sur leurs terres, ces sociétés-souvent multinationales- vont produire des cultures d’exportation- blé et sucre par exemple- pour les pays occidentaux ou pire les mettre en paturage pour l’élevage notamment bovin-qui necessite des surfaces considérables- pour alimenter nos « fast-food »… Sans un minimum de terres, ces populations sont condamnées à une misère croissante et définitive.

Les aider à vendre sur place leurs surplus-au delà de leur auto-consommation- est une initiative importante. Mais pourquoi ne pas les aider à exporter une partie de leurs productions ? C’est là que se pose la question d’une juste rémunération du travail des petits producteurs par rapport à la marge considérable prise par les intermédiaires et les entreprises de vente dans nos pays. C’est le « combat » au quotidien des associations qui militent pour le « commerce équitable ».

Encore que là encore est posé le problème de la concurrence qu’on pourrait presque qualifier de déloyale de ces produits fabriqués avec des coûts salariaux dérisoires par rapport à nos pays. (exemple ici de l’artisanat malgache par raport à l’artisanat réunionnais).

D’ou ma préférence pour susciter chez nos partenaires du tiers monde des productions prioritairement agricoles avec recherche de débouchés locaux (à condition de les aider à stocker, conserver, et de les accompagner dans la construction d’infrastructures et l’apprentissage de techniques de vente)

Vous allez me dire : Quel rapport entre la misère du tiers monde
et nos pays plus aisés ? Sur notre petite terre, nos destins sont liés. Si nous n’aidons pas les plus déshérités chez eux, ils viendront toujours plus nombreux s’exiler dans nos pays où ils rencontreront bien souvent misère, racisme, rejet et exploitation.

De notre côté, la « crise » va nous apprendre à réfléchir sur nos modes de consommation, et peut être à devenir plus responsables et solidaires, à apprendre à consommer de façon plus raisonnable, équitable et éthique ne serait que pour préserver notre santé.

Le SEL, lui nous apprendra l’économie, le partage et la solidarité
tout en nous apportant un maximum de bien-être sans être conditionnés par le tout monétaire.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Publication publiée :26 mai 2012
  • Post category:SEL et société