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Mercredi 7 mars 2012 3 07 /03 /Mars /2012 08:03 Le troc se développe à La Réunion Échanges de savoir-faire

Acheter sans dépenser d’argent, un concept désormais accessible aux Réunionnais. Le troc prend de l’ampleur sous différentes formes, comme le SEL (Système d’Echange Local) ou le JEU (Jardin d’Echange Universel).

Le Système d’Echange Local, à quoi ça sert ? « Le SEL permet de se soustraire du système de l’argent et du profit que nous connaissons, mais aussi de sortir de l’individualisme », explique Patrice Louaisel, président de RéuniSEL. Créée il y a une quinzaine de jours, l’association propose aux Réunionnais des quatre coins de l’île d’échanger ce qu’ils souhaitent sans débourser un seul centime. En guise de monnaie symbolique, le Grain de Sel. Une heure de service ou d’une connaissance transmise, par exemple, équivaut à 60 Grains de Sel. « Il s’agit de coups de main et services ponctuels, d’importance modeste et non répétitifs », précise Patrice Louaisel. Compter néanmoins dix euros par personne et par an pour l’adhésion à l’association, quinze pour un foyer.

Une fois le formulaire d’adhésion rempli, le principe est simple. « Lorsque j’ai besoin d’un service, je vais consulter la gazette dans la rubrique que je recherche et j’ai la liste de tous les membres qui proposent ce service dans ma zone, avec leurs coordonnées, étaille Liliane Macrésy, adhérente de RéuniSEL. Je prends contact avec l’un d’eux, nous voyons ensemble s’il peut répondre à ma demande et nous fixons rendez-vous.

Pour Liliane, le SEL représente un véritable échange de savoir-faire. partage de connaissances qui se fait dans un esprit d’entraide, de solidarité. « Comme je maîtrise bien l’outil informatique, je propose de petits ateliers pour les débutants, et aussi la relecture, la correction et la mise en page de rapports, de mémoires, de lettres diverses », expose-t-elle. échange, la secrétaire est à la recherche d’aide pour des petits travaux de bricolage, pour la plomberie et l’électricité.

Pour l’heure, une cinquantaine de personnes ont déjà contacté l’association. « Ça montre bien qu’une vraie demande se fait sentir auprès de la population », observe le président de l’association.

Principe quasiment similaire pour le JEU ou jardin d’échange universel. le SEL, il permet de donner une chose et d’en recevoir une autre en contrepartie. Seule différence, parce que son unité de base est la minute, une valeur connue partout sur la planète, il est universel. Créé en mars 2011, le réseau compterait déjà près de 200 « activ’acteurs ». L’association ArTerre en a assuré la promotion lors du dernier EcoFestival, à Bras-Panon, en novembre dernier, tout en lançant son propre système d’échange, autour du thème l’agro-écologie. « Notre but est de connecter entre eux les gens qui ont choisi l’agro-écologie et des modes de vie plus autonomistes », détaille Mathieu Lebon, animateur agro-écologie de l’association.

Une banque de semences existe déjà, et une vingtaine de personnes sont prêtes à devenir les premiers pivots de ce réseau. « Chaque membre devient un gardien de semences et de savoir-faire dans sa localité, et est actif dans la diffusion de pratiques autour de lui », indique l’animateur. Au-delà du réseau d’échange en lui-même, d’autres initiatives voient le jour. Les projets et les moyens se multiplient permettre aux membres d’échanger non seulement des semences mais également des conseils et ainsi partager leurs expériences.

Jessica FIRMIN

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Publication publiée :6 novembre 2012
  • Post category:Presse