Réunisel est, on le sait, un espace de partage…non seulement de services mais aussi un forum d’idées, raison pour laquelle, je lance ce débat d’actualité puisque le nouvreau gouvernement commence à y réfléchir. C’est une question éminemment grave, sérieuse et délicate où toutes les opinions se doivent d’être respectées en recherchant cas par cas la moins mauvaise solution.

Pour ma part, j’ai récemment vécu une expérience douloureuse me permettant d’en parler en conscience. En effet, j’ai accompagné jusqu’à la fin ma soeur atteinte d’un cancer au stade terminal.
Certes, l’issue était devenue fatale et la douleur-insupportable-ne s’est surtout manifestée que sur les 3 derniers mois.

Pendant 15 ans, elle a su se battre contre ce fléau avec ses armes : la volonté, le désir de vivre, la diététique et l’exercice physique (natation, gym en salle, marche … Durant cette période, notre rôle de frère et soeur était, je crois, de la considérer comme une personne normale, de l’écouter, de lui parler quand elle le désirait mais surtout pas de la fuir ou de la prendre en pitié… Or l’attitude du milieu change quand vous êtes atteint de ce type de maladie !

Ses 3 derniers mois ont été un enfer, autant pour elle que pour l’entourage. En effet, la souffrance était cette fois continue de jour, comme de nuit. Elle se tordait constamment de douleur et retenait ses cris pour ne pas hurler. Il fallait la faire manger, l’habiller, l’emmener aux toilettes …car elle en était devenue bien incapable. C’est à ce moment là que je me suis posé la question : Et si elle me demandait de l’aider…à mourir. Que ferai-je ?

Elle était en stade terminal et ne m’a pas posé la question, ce qui soulagea ma conscience. Elle se savait condamnée et a refusé jusqu’à la fin d’être hospitalisée. Comme elle avait gardé jusqu’au bout cet instinct de vie, je n’ai pas abordé la question avec elle. Aurai je été capable-de faire le plus bel acte d’Amour qui soit à mon sens, celui de répondre à sa demande ?

8 mois après son décès, je suis encore bien incapable de répondre à cette question et je « bénis le ciel » qu’elle ne me l’ai pas posée…

Aider quelqu’un à mourir dans la dignité -s’il le demande ainsi que ses proches- et s’il est condamné par la Science à décéder, ou pire, à végéter inconscient et sans retours possibles, me semble de notre devoir d’humain. Mais qui dans l’entourage dispose de ce type de courage à mon sens surhumain ?

Reste à savoir aussi si le malade est capable de décider en conscience, s’il souffre ou non, s’il n’ y a vraiment aucune possibilité de guérison !

Mais qui doit prendre la décision finale ? le médecin ou l’infirmière-seul(e) en n’écoutant que sa conscience comme actuellement à ses risques et périls- ou une commission médico-sociale d' »experts » volontaires incluant médecin, psy etc… après bien entendu une demande pressante du malade et de ses proches. Je pencherai naturellement pour la 2e solution.

La question est trop importante pour être niée en « jouant les autruches » comme actuellement et en condamnant -de quel droit ?- ceux qui ont « osé » par conscience ou par pitié…

Qu’en pensez vous ?

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Publication publiée :19 août 2012
  • Post category:questions sociales