« SANTE, Tous des cobayes » Emission Investigation sur France 0

« Le scandale des cobayes humains »

A Montpellier se trouve un centre d’essai clinique ayant pour vocation de réaliser le 1er test sur l’homme de médicaments non encore autorisés sur le marché.
Le centre a pour obligation de faire signer un « consentement éclairé » avant de subir une batterie d’examens médicaux. En retour de ce volontariat, on peut toucher
1200€ pour 5 jours d’hospitalisation..(le maximum légal étant de 4500 €)

Aujourd’hui faute de volontaires et pour d’obscures raisons, on délocalise dans les pays émergents : Pays de l’Est, Inde, Amérique du Sud… C’est ainsi qu’en Inde,
2000 essais ont été réalisés en 2013 soit 10 fois plus qu’en France

Reportage : un cancérologue de Delhi

Le Centre recrute en permanence des « patients » pour des essais cliniques. Le médecin parle d’un nouveau médicament gratuit pour le patient mais il n’y a jamais d’essais cliniques.
Pour chaque patient recruté, le médecin touche entre 50€ et 100€

A Anehabad au Gujrat, Il y a de nombreux centres d’essais cliniques. Pour plaire aux « patients » on offre de nombreux cadeaux, repas et autres produits de beauté. Pour cette population
cette « opportunité » est un mode de survie qui peut leur rapporter jusqu’à la somme de 100€/essai clinique. Cependant le document « signé » par le « patient » tient sur un bout de papier …
Or, la plupart, analphabètes ne savent pas lire… sans même savoir les risques encourus.

Il n’y a aucune limite ni surveillance médicale ultérieure.

Il y a des « rabatteurs » pour recruter des volontaires. Ils sont rémunérés 7€ par patient. Ceux-ci vont jusqu’à recruter une dizaine de personnes/heure en moyenne. Les centres disent parfois
aux volontaires de venir avec un faux nom pour pouvoir enchaîner plusieurs essais cliniques simultanés. (légalement il devrait y avoir 3 mois d’écart entre 2 essais cliniques). Certains des
médicaments peuvent en effet présenter des effets secondaires graves.

Depuis quelques années, il y a de plus en plus de morts suspectes. Ex : un jeune homme de 27 ans subit un traitement durant 3 ans avant d’être victime de vomissements et de décéder.
Il n’ y a eu aucune explication des médecins et encore moins d’autopsie…

Il existe aujourd’hui en Inde une liste des victimes. Ainsi y a t’il eu 2061 décès entre 2008 et 2012… suite à des essais cliniques effectués par de grandes firmes pharmaceutiques telles que BAYER,
SANOFI, ADVENTIS…

Normalement l’ANSM est chargée d’inspecter les centres cliniques mais elle ne le fait qu’une fois l’essai terminé.

Aucun Centre n’acceptant de recevoir des journalistes, ces derniers se sont fait passer pour des laboratoires en prospection de centres cliniques. Le service rendu en Inde est : 40 % moins cher qu’aux USA et 50 % moins cher qu’En Europe. Bien sûr plus il y a de « patients », plus on réalise d’économies. Les centres cliniques s’occupent de tout : des assurances, des consentements.  » Vous n’avez plus de soucis… »
« Qui est responsable en cas de problèmes ? » Réponse : « Ce n’est pas votre problème »…

Le 3/12/1984, à Bhopal une usine explose. S’en suivent 25 000 morts et des centaines de milliers de personnes intoxiquées. Au « Bhopal Mémorial Hospital » les victimes du gaz sont des personnes à mobilité réduite. Un test d’anti-coagulant est fait sur 57 patients sans même d’essai clinique préalable. On leur dit « qu’une opération était conseillée… ». Tout a été « validé » par un « comité d’éthique » …En fait un couple (le mari fait l’essai, la femme siège au comité d’éthique). Quand un décès survient, la réponse est : « il est mort d’une mort naturelle… » Il n’ y a aucune autorité indépendante pour enquêter.

Aujourd’hui, les excès ne pouvant plus êtres camouflés, certains labos en sont réduits à indemniser leurs victimes. En effet, l’Etat indien les a convoqué, leur disant qu’il y a trop de problèmes, et qu’ils sont dans l’obligation d’indemniser leurs victimes, les menaçant de ne plus leur donner d’autorisation de faire des essais cliniques. Les labos se sont alors entendus entre eux pour indemniser à minima sur des montants de l’ordre de 150 000 roupies (soit 2500 à 3000€).

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Publication publiée :23 février 2014
  • Post category:tiers monde