L’émission TV récente sur  » le business du commerce équitable » éclaire bien à travers des reportages sur le terrain les dérives éthiques du commerce équitable selon Max Havelaar.

 

C’est en 1980 qu’un prêtre ouvrier hollandais Van der Hoff s’installe au Mexique magyargenerikus.com. Il décide de chercher des débouchés coopératifs aux Pays Bas en s’adressant aux supermarchés et autres grandes surfaces européennes pour élargir le marché alors qu' »Artisans du Monde » veut pouvoir contrôler les marges bénéficiaires en ne revendant que par le canal de bénévoles sur des boutiques spécialisées car cette société estime que les multinationales sont à la source des problèmes entre producteurs et consommateurs.

Contactées par les journalistes, les sociétés Carrefour, Leclerc et Auchan ont refusé une interview. Seul Super U a accepté. Ils leur font remarquer qu’un supermarché est là pour dégager des marges bénéficiaires et que par conséquent la revente doit se révéler rentable. Ils ne veulent toutefois pas donner le montant de celle-ci (évaluée entre 30 et 45 % du C.A)

La répartition de la marge se fait ainsi :

Coopérative : 32 %

Intermédiaires 18 %

Grande distribution : 45 % (25 % avec Artisans du Monde)

En effet, les grandes surfaces font les marges qu’elles ont décidées. Aujourd’hui le « commerce équitable » s’étend aux roses, au thé, aux bananes et au chocolat notamment.

1er exemple : La culture du café au Mexique

 

Cette culture est omniprésente au Mexique et constitue une des seules ressources du pays. Aussi quand le cours boursier s’effondre, des milliers de familles tombent dans une extrême pauvreté. (les cours sont passés de 1 à 6) Le travail se fait en famille sur des parcelles : en 8h de travail, il est ramassé à la main environ 60 kgs de café par des petits producteurs sur des exploitations de 2 à 10 ha. Chaque kilo de café doit être vendu 1,75 € (au lieu de 1, 45€ ailleurs) ce qui permet d’offrir une prime d’agriculture biologique ainsi qu’une prime de développement aux petits producteurs. En 2011, la coopérative visitée à reçu 12 000€ de ses acheteurs ce qui a permis d’améliorer l’hébergement des petits producteurs Ceux-ci gagnent environ 100€/mois. Ils ne sont pas devenus riches pour autant mais ont pu offrir l’école à leurs enfants. Toutefois, les familles ont encore besoin de la main d’oeuvre enfantine après l’école pour trier les grains.

2e exemple : La culture des bananes en République dominicaine

Elle représente 33 % de la production mondiale. Ont été produites 320 000 tonnes en 2011

Enquête sur le terrain : Les petits producteurs sont devenus aujourd’hui de véritables chefs d’entreprise (Société Banelino) et ce sont des émigrés Haïtiens qui font aujourd’hui le travail pour 4 €/jour. De même à la station d’emballage (5€/jour). Ces derniers doivent vivre avec cette indemnité sachant qu’ils en envoient une bonne partie à leur famille restée au pays. Ils continuent donc aujourd’hui à vivre dans des bidonvilles. Les petits producteurs, eux, vivent dans l’opulence. 150 tonnes sont coupées chaque semaine sur les plantations. S’il est prévu un cahier des charges précis ( certificat de travail, financement d’écoles, de centres de santé…) ceux-ci ne sont pas vraiment respectés faute d’un contrôle suffisant par la société »flo-cert » car les contrôleurs sont peu nombreux, les exploitations géographiquement éloignées et sur des zones peu accessibles… Flo-cert a d’ailleurs refusé de s’exprimer sur la question !

Les enquêteurs ont remarqué – sans doute par mesure d’économie- que le siège social de Max Havelaar et de Flo-cert sont situés au même endroit. Max Havelaar a donné son label à de gros propriétaires terriens pour pouvoir fournir la quantité demandée par l’équitable industriel et pouvoir fournir l’importante demande des grandes surfaces.

La culture du thé

Elle est aujourd’hui faite par de gros propriétaires qui signent des contrats avec les multinationales.(telle « ranforest alliance » pour le thé Lipton qui appartient au groupe Unilever) La culture équitable se fait au Kenya depuis 2006 sur environ 14 000ha de terres (la surface de Paris). 12 500 personnes y travaillent mais ce sont des travailleurs saisonniers, vivant dans des maisons délabrées, qui font le boulot pour 3€/jour pour la cueillette du thé (payés au rendement)

Les femmes subissent un véritable harcèlement sexuel quotidien de la part des contremaîtres au risque d’être déplacées dans des zones difficiles en cas de refus… Il y a bien un numéro vert donné par Unilever, mais celui-ci est le plus souvent masqué pour ne pas que celles-ci se plaignent, l’appel restant à leur charge (2,50€/appel : l’argent d’une journée de travail)

Au début, il y avait une véritable démarche politique et éthique. Aujourd’hui avec l’enrichissement de quelques uns devenus gros producteurs ce sont des travailleurs migrants qui font le travail pour une bouchée de pain. Et en Europe, les consommateurs s’imaginent une culture « propre », un respect total du « cahier des charges », un salaire équitable pour ceux qui sont en bas de l’échelle…

La démarche Max Havelaar semble avoir aujourd’hui complètement échoué.

 

L’exemple d’Artisans du Monde » Il existe 125 boutiques « Artisans du Monde » tenues par des bénévoles « Artisans du Monde » achète par exemple des objets artisanaux au Bangladesh. Il semble que la démarche reste éthique, axée sur de petits producteurs avec un cahier des charges bien défini et respecté.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Publication publiée :8 août 2013
  • Post category:tiers monde